Eglise Saint Jean Baptiste de Champfleury
Nous rappelons que la plus ancienne mention du nom de la paroisse a été retrouvée dans un document datant de 1154, sous l’appellation de CAMPUS FLORIDUS. Plus tard, au début du XIVème siècle, un document parle de la « Parrochia de Campoflorida » sous l’innovation de Saint Jean Baptiste. Il semble que depuis l’établissement de la Communauté Bénédictine de Saint Remy à Reims dans la deuxième moitié du VIIIème siècle, la paroisse de Champfleury a conservé comme seigneurs et décimateurs les religieux de Saint Rémy de Reims.
L’église de Champfleury a été bâtie sur un plan basilical. La nef est en fait une construction rectangulaire composée de deux murs parallèles reposant sur des piles, entre lesquelles règnent trois arcades en plein centre, à arêtes vives, posées sur les piles carrées, moulurées d’un tailloir tout autour.
A l’origine, la nef était flanquée de bas cotés, vraisemblablement construits en matériaux légers(charpente à colombages et couverture en chaume). Ces bas-côtés fragiles, exposés à toutes les destructions accidentelles ont disparu, et si le bas coté nord a été reconstruit en pierres des champs et blocs de récupérations, le bas coté sud a été simplement supprimé et les arcades ont été bouchées avec des pierres de champs(voir le mur, coté cimetière).
Dans les murs de la nef ont été aménagées des fenêtres hautes, sans décors sculptés, à arcs en plain cintre dans l’épaisseur de la maçonnerie ébrasées vers l’intérieur, en sifflet vers le sol de la nef pour favoriser la pénétration de la lumière. Le plafond, plat à l’origine, a subi au cours des années des réfections qui l’ont conduit à la forme cintrée ou nous le trouvons maintenant(clayonnage le lattes enduit à la chaux grasse).
« L’arcade triomphale » par laquelle la nef s’ouvre sur la croisée du transport donne accès à la partie de l’édifice ou se tenait le clergé (partie « solennelle » telle que l’entendaient les constructeurs du XIIème siècle). Cette arcade est ornée de moulures et prend appui sur des petits chapiteaux.
Le transept est bouté et les arcs de la croisée sont particulièrement soignés parce que les quatre piliers et les angles des murs doivent supporter le poids de la tour qui s’élève au-dessus du transept.
Le chœur à chevet plat est dominé par la tour carrée (clocher) à baies géminées.
Toute cette construction constitue un édifice trapu, presque massif, sans motifs sculptés, qui correspond bien aux caractères généraux des églises romanes champenoises.
Le « porche champenois » était une sorte de galerie basse installée devant la façade ouest des église romanes ; il donnait accès au portail d’entrée. Dans les environs de Reims, cinq porches seulement sont encore recensés : à Cauroy les Hermonville, à Saint Thierry, à Hermonville, à Cernay les Reims. Le cinquième, celui de Champfleury serait le plus ancien et daterait du milieu du XIIème siècle ; il possède des chapiteaux ornés de motifs végétaux.
Tous les porches des autres églises rurales champenoises ont disparu.
Dans le clocher, le carillon est composé de deux cloches de tonalités différentes, fondues à AY en octobre 1838 par CAUCHOIS Jeune à Champigneulles, Haute-Marne.
Dès le début de 1987 et jusqu’en 1988, un groupe de personnes ont bénévolement entrepris l’assainissement de l’église en effectuant les travaux de rénovation. Les installations électriques ont été refaites entièrement et tout l’édifice a pris un aspect accueillant particulièrement apprécié par les familles qui ont marié des enfants.
La municipalité a évidemment, participé régulièrement à l’effort en apportant l’aide financière indispensable pour effectuer les gros travaux de rénovation.